C’est
en emmenant les poissons en ville que j’ai pu me faire
des relations et me faire connaître des grands patrons
d’hôtel. Ces personnes m’ont rapidement accordé une grande
confiance et ils m’ont de plus en plus sollicité pour
accompagner les touristes qu’ils recevaient . Pendant
plus de trois ans , j’ai donc guidé les touristes et pendant
les saisons mortes, je retournais au champs comme tous
les autres jeunes de mon âge. Après avoir travaillé plusieurs
années simultanément dans le tourisme, au champ et à la
Sosuco, l’usine de canne à sucre du coin, je suis resté
fortement attaché à la vie de mon village, ainsi j’ai
décidé d’économiser tout ce que j’avais pour créer moi
même un campement ( hôtel de brousse) dans mon village
La reconnaissance des voyageurs que j’avais rencontré
et guidé m’a beaucoup encouragé pour réaliser ce projet.
Au
fil de mes expériences de voyage à travers le Burkina,
le Mali et la Côte d’Ivoire, je me suis rendu compte de
l’importance de l’aspect traditionnel pour satisfaire
la soif de découverte des voyageurs. Cela m’a donné à
penser qu’il fallait développer un tourisme basé sur la
tradition africaine au sein de mon village. Ainsi, petit
à petit , j’ai construit quelques cases dans un style
traditionnel autour d’un manguier à l’extrémité de mon
village.
J’ai
fait en sorte que les gens se retrouvent dans le contexte
du village. Les douches sont à l’africaine, les chaises
en Bambou, la cuisine se fait au charbon et on y cuisine
les poissons du lac. Les touristes qui viennent me voir
me demandent souvent de leur expliquer les coutumes de
mon village, de les emmener à la pêche ou de leur montrer
les hippopotames au lac et les divers lieux touristiques.
(Cascades , dômes, pics de Sindou).
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